La vente des produits cosmétiques est l’une des activités commerciales les plus prolifiques du Bénin. Impossible de faire deux pas au sein du marché Dantokpa ou dans nos quartiers, sans rencontrer une boutique de pommades. Toutefois, depuis janvier 2022, ce commerce fait l’objet d’une nouvelle règlementation, pour de multiples raisons. Cet article vous présente alors les contours de l’univers des produits cosmétiques au Bénin.
Des cosmétiques sur mesure pour une peau sans imperfections
« Belle, avec une peau luxuriante en moins d’un mois » : La promesse est trop belle pour ne pas y succomber. Et c’est bien cette assertion que bon nombre des vendeuses de produits cosmétiques proposent à leurs clientes.
Outre leur rôle premier de commerçantes, ces distributrices se sont attribuées la fonction de dermatologue et de cosmétologue. En effet, elles se croient capables de décrypter en un regard votre type de peau, ses affections ainsi que les soins corporels qui y sont adaptés.
Elles sont même capables de fabriquer et de prescrire ces soins suivant des formules dont elles sont les seules à détenir le secret. Il est donc normal pour une clientèle désireuse d’avoir une physionomie soyeuse, de se plier aux recommandations de leur gourou.
Laisser la magie opérer devient synonyme pour certaines, (ayant malheureusement la peau fragile), de brûlures, voire de traces indésirables. Pour d’autres ayant délibérément opté pour l’option dépigmentation, le résultat des courses ne se fait pas attendre :
● intolérance au soleil ;
● odeur corporelle peu attirante ;
● peau qui s’effrite.
Pour y remédier, nos chères vendeuses n’ont pour alternative que de conseiller de nouveaux produits aux effets encore plus dégradants. Elles semblent toutefois oublier l’essentiel : elles ne sont ni dermatologues, ni cosmétologues. Bonjour la catastrophe.
Une loi qui fait mouche !
Suivant les dispositions de l’arrêté du 18 janvier 2022, les distributeurs et les importateurs de produits cosmétiques ont reçu un ultimatum. Cet ultimatum porte sur les conditions d’importation, de distribution et de vente de ces produits au Bénin.
Trois mois : c’était le délai imparti aux principaux concernés pour se mettre en règle. Outre la fonction répressive, cette décision du Ministère de la Santé vise à contrôler au mieux ce secteur d’activité, que ‘’tous’’ exercent. Retrouvez plus d’infos par rapport à cet arrêté ici.
Par ailleurs, l’article 5 dispose de ce qui suit : « Aucun produit cosmétique ne peut être importé, distribué, ni vendu au Bénin s’il n’a reçu au préalable l’autorisation de commercialisation délivrée par l’Agence béninoise de Régulation pharmaceutique sauf dérogation accordée par ladite agence par procédure d’autorisation spéciale d’importation. »
Dans un pays où le secteur de la cosmétique jouissait d’un parfait informel, l’arrêté du ministère de la santé vient tout chambouler. Les commerçants sont frustrés mais c’est la santé de la population et l’économie du pays qui bénéficient d’un acte salvateur.
Néanmoins, une question reste sans réponse. Cet arrêté à lui-seul suffira-t-il à réorganiser ce secteur des cosmétiques trop longtemps resté sans suivi ?