Jusqu’au 17 mai 2025, l’artiste Éric Mededa propose une plongée intime et poétique dans les traditions féminines africaines à l’Institut Français de Cotonou. Une exposition où mémoire, spiritualité et symbolique se répondent en écho.
Sous le titre énigmatique « ÉÏTÒ TÎ INÃ » (Vérités maternelles), Éric MEDEDA déploie un univers où les récits féminins reprennent leur place dans la grande Histoire. Loin d’une quête de vérité unique et figée, l’artiste privilégie les chemins de traverse : ceux des proverbes, des chants, des silences et des gestes transmis de génération en génération.
Inspiré par les traditions orales africaines, MEDEDA convoque la figure du tamis comme fil rouge symbolique. Utilisé par les femmes pour trier le grain, le tamis devient ici un outil de conciliation, de transmission, et même d’introspection. Il filtre les douleurs, les souvenirs, les maux et les mots, et donne à entendre les voix longtemps tues des mères, sœurs, filles de l’histoire collective.

Un art de la mémoire et de la réconciliation
Au fil des œuvres (corps peints, installations, performances) l’artiste tisse un dialogue entre visible et invisible, présence et absence. « Ce sont des amis de l’ombre », écrit-il à propos de ses figures féminines. Invisibles mais essentielles, elles révèlent par leur silence une mémoire habitée.

Le vernissage a eu lieu le 9 avril à 18h30, et deux performances de l’artiste sont prévues les 8 et 14 mai à l’Institut Français du Bénin. En parallèle, des ateliers destinés au jeune public sont organisés les 16, 22 et 30 avril, pour initier les plus jeunes à cette exploration artistique sensible et engagée.
L’exposition « ÉÏTÒ TÎ INÃ » est une invitation à se regarder autrement, à travers les vérités plurielles d’une mémoire féminine qui, loin d’être figée, ne cesse de vibrer et de résonner. L’entrée est libre et gratuite.