Décembre n’est pas un mois comme les autres.
C’est une atmosphère. Une respiration. Une bascule.
À Cotonou, la ville change de visage. Les nuits s’allongent, les terrasses se remplissent, les rues vibrent d’une énergie particulière. Ce numéro du Guide OUKOIKAN est né de cette période suspendue, entre agitation urbaine et besoin de revenir à l’essentiel.
Nous avons d’abord voulu capter l’âme de la ville. Cotonou by Night nous plonge dans ces lumières discrètes, ces lieux vivants, ces rendez-vous nocturnes où la ville se raconte autrement. Derrière les néons, ce sont des histoires, des regards, des ambiances, des silences aussi.
Dans les galeries, l’art nous ramène à l’humain. L’exposition Champs du sensible de Charly d’Almeida nous rappelle que le visage, la matière et le corps sont des territoires de mémoire. L’art ici ne décore pas, il interroge.
Ce numéro est aussi un temps pour ralentir. Avec la rubrique Espace soin, nous avons voulu parler de ce que l’on ose rarement nommer : la fatigue, le besoin de pause, le besoin de silence. Décembre n’est pas seulement festif, il est aussi réparateur. Il nous invite à faire le bilan, à respirer, à nous projeter doucement vers l’année qui arrive.
Dans nos maisons, le mouvement Africhic nous reconnecte à la matière, au bois, au geste de l’artisan. Le décor n’est pas superficiel : il est un prolongement de notre identité. Et autour de la table, les plats qui rassemblent nous rappellent que la cuisine est l’un des derniers grands langages du partage. Ce sont les saveurs qui réunissent, les marmites qui racontent mieux que les mots.
Nos routes, elles aussi, parlent. La Route des Couvents Vodun dit quelque chose de plus profond : le Bénin n’a plus peur de montrer son âme. Le sacré ne se cache plus, il devient une force culturelle, patrimoniale, assumée.
Et puis, il y a le moment où tout s’accélère : les grands rendez-vous de décembre. La ville entre en scène. Le Cotonou Comedy Festival annonce le mois sous le signe du rire et de la légèreté. Le concert de Bobo Wê offre une parenthèse musicale intense. Le Carnaval Kaleta réveille la mémoire collective à travers les masques, les rythmes et la rue. Et le Festival WeLove Eya s’impose comme l’apothéose : un grand rassemblement musical et générationnel, une scène ouverte sur l’Afrique et le monde.
Ce numéro est une invitation. À sortir. À ressentir. À ralentir. À vibrer. À célébrer.
Décembre ne nous demande pas de fuir l’année écoulée. Il nous invite à l’honorer, pour mieux accueillir celle qui arrive.
Bonne lecture, et surtout… bon mois de décembre.