Que vous soyez citadin ou habitant de milieu rural, vous avez forcément déjà entendu parler du « Avi zinli » au Bénin. Ce rythme funéraire traditionnel adressé au mort par les membres de sa famille est assez significatif pour les pratiquants. Dans cet article, on vous explique le sens du Avi Zinli au Bénin.
Le Avi Zinli : Qu’est-ce-que c’est ?
Le « Avi Zinli » est une cérémonie datant de la nuit des temps. Il s’agit d’un héritage des anciens rois du Danhomey principalement joué en milieu fon, plus précisément à Abomey. Toutefois, cette cérémonie est adoptée par d’autres groupes sociaux linguistiques, notamment les Mahis.
Ce rythme sert à montrer aux défunts qu’ils sont appréciés et que leur départ laisse un vide. En effet, il ne se danse pas. Sa véritable utilité se subdivise en trois phases à savoir :
- montrer officiellement aux concessions alentours, voire le village qu’il y a un décès dans la famille ;
- sonner le démarrage des cérémonies mortuaires ;
- permettre aux membres de la famille éplorée d’exprimer leur douleur.
Il en ressort donc que le Avi zinli est le premier rythme joué après le décès d’une personne d’ethnie Fon ou Mahi.
Comment se déroule le Avi zinli au Bénin ?
Le Avi zinli se joue en journée de préférence. Dans chaque village, il y a des personnes compétentes pour jouer à ce rythme. Ces dernières sont invitées dans la concession de la famille éplorée pour la cérémonie.
L’installation
Au cours de l’installation, un ordre est suivi. En effet, les femmes s’asseyent sur des nattes d’un côté, tandis que les hommes restent sur des chaises d’un autre côté. Les enfants du défunt sont installés au premier rang et les cousins, considérés aussi comme les enfants du défunt, viennent après.
Quant aux oncles et tantes, ils sont placés à l’arrière du regroupement. Mais les parents du défunt (père, mère) n’y participent pas car en pays Fon, « Vi wê non di tô kpo non kpo ». Ceci qui veut dire que c’est à l’enfant d’enterrer son père et sa mère, et non l’inverse.
La cérémonie proprement dite
À la fin de l’installation, la cérémonie proprement dite peut commencer. Dès que le tam-tam sonne, tout le monde doit pleurer le défunt. En effet, l’expression « Avi-Zinli » veut dire « Le Zinli des pleurs », le Zinli étant une danse de source royale. Ce rythme se joue pour permettre aux personnes éplorées d’exprimer toute leur douleur.
Durant la cérémonie, les familles alliées, les amis et même de simples passants, qui connaissaient le défunt, peuvent se joindre au rassemblement. Le Avi Zinli peut durer entre 01h30 minutes et 02 heures de temps. Toutefois, à Abomey, cette cérémonie peut banalement durer 04 heures, surtout si le défunt est de rang royal.
Que se passe-t-il après ?
Après que le tam-tam ait été sonné, l’alerte est donnée aux anciens défunts de la famille, que le nouveau mort s’apprête à les rejoindre. Dès ce moment, le nombre de jours qu’il doit faire pour rejoindre l’au-delà est compté.
Ainsi, après le Avi Zinli, les autres cérémonies traditionnelles doivent s’enchaîner. On compte par exemple le « Assitô Zinli » qui est un rythme pour donner la dot aux enfants éplorés.
En somme, il faut retenir que le « Avi Zinli » est le premier pas pour les cérémonies mortuaires dans la tradition fon. Ledit rythme permet d’exprimer la douleur par des pleurs et des mouvements de danse. Il est d’une importance capitale, car il marque le processus de départ du défunt vers ses ancêtres.