Dans la vallée de l’Ouémé, la ville de Bonou est l’hôte principal de la communauté Wèmè. Son écosystème varié et ses nombreuses ressources naturelles font de Bonou, une destination de choix dans le Sud-ouest du Bénin. Allons à la découverte de cette mine touristique riche de son histoire et de sa culture.
L’histoire des Wémènou de Bonou
La ville de Bonou est intimement liée à deux faits marquants de l’histoire. Il s’agit des attaques menées par les souverains du Dahomey pour étendre leur influence et les abus perpétrés par les Yorubas d’Oyo.
En effet, pour échapper à leurs persécuteurs, les Wémènou, premiers habitants de Bonou, trouvaient une solution ultime : se mettre à l’abri dans les zones humides et difficiles d’accès. C’est ainsi qu’ils devinrent les premiers migrants des terres de Bonou.
Ensuite, pour garder secret leur nouveau territoire, les Wémènou décidèrent de toujours communiquer entre eux à voix basse. Ce mode de communication presque silencieux donna naissance à une expression populaire : « Mi bo nù ba non fi ». Cela signifie en langue Wèmè « Gardez vos bouches fermées afin de pouvoir demeurer ici ». Au fil des années, la répétition de cette phrase fut finalement résumée à « Bo nou » qui est l’actuel nom de cette localité.
La ville de Bonou aujourd’hui
Les Wémènou sont en effet, l’ethnie majoritaire de Bonou. Cependant, avec eux on retrouve aussi les Fons, les Mahis, les Nagos, les Holli et les Yorubas. Toutes ces communautés ont pour activité principale l’agriculture.
Elles se positionnent comme premiers producteurs de la patate douce au Bénin. Une partie de la population pratique également la pêche avec comme vedette « le poisson tanche ».
Par ailleurs, Bonou séduit également par son patrimoine culturel riche. L’une des célébrations mettant en valeur ce potentiel culturel est le « Wémèxwé ». Ce rassemblement annuel qui s’apparente au Nonvitcha, est une fête identitaire des fils et filles de la vallée de l’Ouémé.
Ces moments forts favorisent le brassage et les retrouvailles entre les Wémènou venus d’Adjohoun, Aguégué, Bonou et Dangbo. A ces occasions, Bonou vibre au rythme du « Sato » (rythme funéraire) et du « Gbédjokouhoun ».
En outre, la gastronomie à Bonou est riche et se laisse découvrir par qui le veut. Vous y trouverez :
- de la patate douce cuite ;
- le célèbre « Zankpiti » (un mélange épicé cuit de farine de maïs, de haricot et d’huile rouge) ;
- sans oublier le « Téounguida » (sauce de feuille de manioc au poisson fumé).
Chez les Wémènou, on savoure aussi la sauce graine au poisson frais accompagnée de la pâte de maïs.
D’autre part, les religions endogènes sont bien représentées à Bonou avec les cultes « Oro » et « Zangbéto », respectivement originaires des ethnies Nago et Goun. Des manifestions leurs sont dédiées chaque année.
Bonou, un pôle touristique attrayant
La ville de Bonou est dotée d’un potentiel touristique non négligeable. Au nombre de ses atouts on retrouve :
- La forêt classée de Bonou
- Le « Minta kon » ou site du commandant Faurax ;
- La plaine inondable de Houédagbo ;
- La source thermale d’Atchabita ;
- Le cours d’eau mystique de Sota ;
- Les constructions sur pilotis appelées « Wojihos » ;
- Le jardin botanique de Titipka.
La ville de Bonou a tout pour plaire : paysages et sites touristiques attrayants, gastronomie diversifiée et richesse culturelle. C’est un joyau qui mérite d’être exploré et apprécié. Direction Bonou donc, pour découvrir toute la beauté de la culture Wèmè.