Chaque année, le 8 mars est marqué par des célébrations, des fleurs offertes, des promotions en magasin et des messages de “bonne fête” adressés aux femmes. Pourtant, derrière ces attentions parfois superficielles, la véritable essence de cette journée est trop souvent oubliée. Il ne s’agit pas simplement de célébrer “la femme”, mais bien de revendiquer des droits et de lutter contre les inégalités persistantes.
8 mars : Journée des femmes ou Journée des droits des femmes ?
L’une des premières confusions autour de cette date est son appellation. Ce n’est pas la “Journée de la femme”, mais bien la Journée internationale des droits des femmes. Cette distinction est cruciale : il ne s’agit pas d’exalter une prétendue essence féminine ou de glorifier le rôle des femmes dans la société, mais de rappeler les combats menés pour leurs droits et ceux qui restent encore à gagner.
Loin d’être une journée de célébration anodine, le 8 mars est un symbole de lutte, de résilience et de revendications.
Pourquoi le 8 mars a-t-il été institué ?
L’origine de cette journée remonte aux mouvements ouvriers du début du XXe siècle. En 1910, lors de la Conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, la militante allemande Clara Zetkin propose d’instaurer une journée dédiée aux droits des femmes. L’objectif était de revendiquer le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les sexes.
Ce n’est qu’en 1977 que l’ONU officialise le 8 mars comme Journée internationale des droits des femmes, soulignant ainsi son caractère militant et non festif. Depuis l’instauration de cette journée, des avancées majeures ont été obtenues grâce aux combats féministes :
- Le droit de vote et l’accès à la politique : dans de nombreux pays, les femmes ont gagné le droit de voter et de se présenter aux élections.
- L’accès à l’éducation et au travail : de nombreuses lois ont été mises en place pour favoriser l’égalité dans l’éducation et l’emploi.
- Le droit à disposer de son corps : dans plusieurs pays, des lois sur la contraception et l’avortement ont permis aux femmes de mieux maîtriser leur destin.
- La lutte contre les violences sexistes et sexuelles : des campagnes mondiales et des lois renforcées visent à protéger les femmes contre les violences basées sur le genre.
Malgré ces avancées, les inégalités persistent : écart salarial, harcèlement, violences conjugales, précarité menstruelle, sous-représentation des femmes dans les sphères de pouvoir, etc. Le combat est donc loin d’être terminé.
Quel est l’impact du 8 mars aujourd’hui ?
Vous l’aurez compris le 8 mars n’est pas une journée de réjouissance, mais une occasion de sensibiliser, d’éduquer et de militer. Si certaines entreprises et institutions en profitent pour offrir des roses ou organiser des réductions “spéciales femmes”, il est essentiel de refuser la récupération commerciale et de se concentrer sur les véritables enjeux :
- Dénoncer les discriminations et violences sexistes encore présentes dans la société.
- Mettre en lumière les luttes des femmes dans le monde, notamment celles qui vivent sous des régimes répressifs.
- Se mobiliser pour des actions concrètes : pétitions, marches, débats, sensibilisation en ligne et dans les médias.
Comment célébrer le 8 mars de manière significative ?
En effet, plutôt que d’accepter passivement des messages creux, voici comment faire du 8 mars une véritable journée d’action et de réflexion :
- S’informer : lire, regarder des documentaires, écouter des podcasts sur l’histoire des luttes féministes.
- Éduquer son entourage : discuter avec ses proches des inégalités persistantes et des actions possibles.
- Participer à des mobilisations : manifestations, conférences, débats organisés autour du 8 mars.
- Soutenir des associations féministes qui œuvrent toute l’année pour les droits des femmes.
- Utiliser les réseaux sociaux pour sensibiliser : partager des faits, des témoignages, des campagnes de lutte contre les violences.
- Exiger du changement : interpeller les institutions et entreprises sur leurs engagements en faveur de l’égalité.
Le 8 mars ne doit pas être une journée où l’on se contente de “fêter les femmes”, mais une date clé pour faire avancer les droits, dénoncer les injustices et s’engager pour un monde plus égalitaire.
Chaque femme, chaque jeune fille doit comprendre que cette journée n’est pas un moment d’hommage, mais une invitation à continuer la lutte pour que, demain, ces combats n’aient plus besoin d’exister.