Dans un univers où la musique dicte le rythme des émotions, certains savent transformer chaque battement en énergie pure. C’est le cas de Famous DJ, figure montante des nuits béninoises, dont le parcours atypique (de la photographie à la table de mixage) incarne la passion à l’état brut. À l’occasion de la Fête de la Musique, il nous ouvre les portes de son quotidien, de ses influences et de ses rêves. Portrait d’un artisan de la fête, qui fait danser le Bénin… un set après l’autre.
Peux-tu nous raconter comment ton aventure musicale a commencé ?
À la base, j’étais photographe. Mais j’ai toujours adoré faire la fête. Pendant la période du Covid, la clientèle s’est raréfiée, et je me suis retrouvé à organiser de petites fêtes entre amis, chacun cotisait. Sauf que le budget DJ me dépassait. Alors, j’ai décidé de m’y mettre. J’avais déjà la passion de la musique, et avec juste un téléphone, j’arrivais à ambiancer. Un jour, j’ai pris une platine, et c’est comme ça que tout a commencé. Par nécessité, mais aussi par amour.
Quelles ont été tes influences musicales au début ?
Le dancehall avant tout ! J’adore danser, surtout… derrière les femmes ! (rires). Mais au fond, ce qui me motive, c’est de voir les gens bouger. J’ai cette impression de pouvoir presque magique : celui de faire danser les corps à ma manière.
Y a-t-il eu un moment décisif dans ta carrière de DJ ?
Pas un moment en particulier. Je suis un vrai fêtard, donc ça s’est fait naturellement. Cela dit, signer mon premier contrat avec MTN a été un déclic. Je me suis dit : « Ok, tu es sur le bon chemin ». Mais en vrai, ce qui me fait avancer, c’est ce plaisir constant d’aller plus loin. Mon vrai défi à chaque soirée ? Faire lever de leur chaise même les plus réticents. C’est là que je sais que j’ai réussi.
Si t’as dansé, même sans le vouloir… alors j’ai gagné.
À quoi ressemble une journée dans ta peau ?
Franchement, j’ai fait de cette passion mon mode de vie. Un exemple : un samedi, je me réveille, je pense à mes events du jour (un baptême, deux anniversaires), je souris parce que je sais que je vais faire danser les gens. Ensuite, je sors, je mixe, je rentre, je mange, je dors. Je vis dans ce rythme. Ma vie perso et pro sont complètement imbriquées. Entre deux sets, je crée aussi des vidéos pour mes réseaux. Tout est lié.
Quel regard portes-tu sur la scène musicale béninoise ?
Elle évolue petit à petit. Les jeunes s’adaptent à ce qui se fait ailleurs. Un gros big up à Vano, qui a révolutionné le game ici. Mais il reste du chemin : on n’est pas encore aussi imposants que les Ivoiriens sur la scène internationale.
Des projets pour la Fête de la Musique en juin ?
Oui, j’aimerais mixer le DJing avec de la musique live : un DJ accompagné d’un orchestre, qui remixe en direct les voix authentiques des artistes. Créer un vrai moment live, fusionnel.
Le rôle de DJ peut-il être éducatif ou social ?
Pour moi, le DJing reste avant tout festif. C’est là qu’il prend tout son sens.
Comment concilier passion musicale et rôle parental ?
C’est une grosse question. Pour être honnête, je ne suis pas encore prêt à être parent. Ce métier exige une présence constante, surtout la nuit. Je pense que concilier les deux serait très compliqué, à moins d’être à un niveau où tu ne bouges que pour les grosses prestations.
Un conseil pour les jeunes qui veulent se lancer ?
Le DJing, c’est pour les passionnés. Si tu n’aimes pas profondément la musique, tu risques de vite abandonner. Ça devient une routine, alors il faut vraiment vibrer pour ça.
Un morceau béninois à recommander pour la Fête de la Musique ?
Sagohan – “A mon nou dé houn dou”. Un son local que je recommande avec fierté pour célébrer notre musique.