Ces dernières années de nombreux secteurs d’activités dans le monde ont connu une avancée considérable. Il urge donc de réinventer l’éducation et la formation professionnelle. Pour ne pas rester à la traîne, le Bénin a développé des initiatives éducatives : écoles alternatives, formations professionnelles, numérique éducatif, etc. Leur objectif est de permettre à la jeunesse béninoise d’étancher sa soif d’apprendre et briller par ses compétences.
Le numérique éducatif : une véritable mine d’or pour acquérir des compétences mondialement reconnues
De plus en plus de jeunes embrassent le secteur du numérique en raison des nombreuses opportunités qu’il offre. Dans leur démarche, ils sont accompagnés par plusieurs initiatives telles que l’ENVOL et Simplon Bénin.
Ces incubateurs dédiés à l’Economie Sociale et Solidaire et à l’entrepreneuriat féminin militent pour l’inclusion numérique. De ce fait, ils offrent des formations techniques aux métiers du numérique. Ces derniers incluent le graphisme, le développement web et le marketing digital. Les formations de l’ENVOL et de Simplon Bénin sont pour la plupart exclusivement réservées aux femmes et entièrement gratuites.
Pour les jeunes qui souhaitent se former aux métiers du numérique, mais qui n’ont pas de moyens de payer leur formation, la bibliothèque Bénin Excellence est une bonne option. Cette initiative du réseau Bénin Excellence offre aux jeunes de tout âge des formations à :
- L’intelligence artificielle (IA) ;
- L’utilisation des outils numériques.
Ces formations sont accessibles presque gratuitement. Moyennant l’inscription annuelle à la bibliothèque, les jeunes ont accès aux formations de leur choix, au matériel informatique ainsi qu’à la connexion internet. La flexibilité des horaires de cours est un atout important qui permet aux participants de combiner la formation et leurs occupations professionnelles. Par ailleurs, certains cours donnent droit à une certification.
L’École des Métiers du Numérique (EMN) est également un acteur clé du secteur de l’éducatif numérique au Bénin. Ses formations certifiantes sont courtes et pratiques. Elles ont été développées en partenariat avec des opérateurs privés et le secteur public. Ce partenariat permet de garantir l’insertion professionnelle des apprenants à la fin de leur formation.
Par ailleurs, dans le but de redynamiser le secteur du numérique, le gouvernement béninois a développé un projet phare et audacieux : Sèmè City. Ce hub d’excellence a pour mission de réunir en un lieu unique des entrepreneurs, chercheurs, étudiants et professionnels. L’objectif est d’améliorer les perspectives professionnelles de la jeunesse. Avec à ce jour plus de 5000 talents formés, Sèmè City veut créer une génération de nouveaux talents. Son modèle de croissance est basé sur « l’Innovation Made in Africa ».
Enfin, l’effet d’inspiration et la proximité générationnelle sont omniprésents dans le monde du numérique. Des jeunes s’inspirent de créateurs de contenus sur les réseaux sociaux et auxquels ils s’identifient pour apprendre. Ateliers, formations en ligne, programmes de mentorat, etc… de nombreuses possibilités s’ouvrent à eux pour se faire former auprès de leurs pairs. Les formations en autodidacte via les cours en ligne “Grow with Google” ou “Coursera” sont aussi une bonne alternative. Ces formations n’ont pas moins de valeur que celles offertes par les écoles et les programmes gouvernementaux. Certaines d’entre elles sont assorties de certifications parfois reconnues à l’international.
L’artisanat et l’industrie : des secteurs en pleines expansions
Menuiserie bois, mécanique auto, froid et climatisation, plomberie, aménagement de jardin, paysagiste… Les jeunes embrassent de plus en plus les métiers de l’artisanat. Pour se déployer, ils s’appuient sur les opportunités mises en place par le gouvernement.
L’un des principaux programmes gouvernementaux dont ils bénéficient est le projet Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH). Ce programme sélectionne chaque année des milliers d’artisans béninois qui bénéficient d’un renforcement de leurs capacités techniques et professionnelles. Le projet est piloté par l’Agence Nationale de la Protection Sociale (ANPS), et de l’industrie.
La Chambre des Métiers de l’artisanat du Bénin (CMA-Bénin) soutient également les jeunes artisans à travers la promotion de la modernisation et professionnalisation du secteur de l’Artisanat. Pour cela, elle a signé un partenariat avec le Fonds de Développement de l’Artisanat (FDA) en juillet 2025.
Grâce au programme Azôli de l’Agence Nationale pour l’Emploi, plusieurs milliers de jeunes plus ou moins instruits se sont tournés vers le secteur de l’industrie. La zone industrielle de Go-Djigbé notamment, offre des formations et des emplois dans différents secteurs tels que la transformation textile, la pharmacie, l’électronique et même l’agroalimentaire.
Le Certificat de Qualification aux Métiers (CQM) contribue à donner aux compétences acquises en apprentissage et en formation, la même reconnaissance que les autres diplômes nationaux. Les branches concernées par cet examen national rénové sont entre autres :
- Le BTP ;
- La métallurgie et la mécanique ;
- L’électricité et l’électrotechnique ;
- L’artisanat (couture, coiffure, ébénisterie, etc.).
Cet examen est désormais une certification de référence ; ce qui favorise l’insertion professionnelle des artisans et autres acteurs de l’industrie. Il optimise également leur accès à des opportunités économiques plus formelles.
Défis, leviers et perspectives
L’un des principaux défis que rencontrent les jeunes dans leur processus d’apprentissage et dans la mise en place de leur projet est le financement. En effet, peu de jeunes ont les ressources nécessaires pour financer leur projet. De plus, les banques ou autres institutions financières sont souvent peu disposées à les accompagner.
Fort heureusement, grâce aux différents programmes d’appui du gouvernement et aux partenariats publics-privés, certaines formations sont subventionnées à plus de 50 %. Un accompagnement est également disponible pour la mise en place d’un projet. Certains ont aussi bénéficié d’un encadrement pour mieux vendre leurs acquis à l’extérieur et se déployer à l’international.
L’adaptation aux réalités locales peut également être un frein à l’atteinte des objectifs de ces jeunes. Dans le secteur du numérique, par exemple, de nombreux jeunes béninois ont du mal à percer sur les plateformes internationales. Ceci est la conséquence de la réputation peu glorieuse que les arnaqueurs ont faite à notre pays auprès des étrangers. C’est la raison pour laquelle le gouvernement mène une lutte farouche contre la cybercriminalité à travers le Centre National d’Investigations Numériques (CNIN).
Les différentes actions du gouvernement béninois sur le plan de la formation ont un seul objectif : faire du Bénin un hub éducatif de l’Afrique de l’Ouest. Et, même si certains défis importants et inégalités persistent, des avancées significatives dans le secteur de l’éducation sont à souligner.
La nouvelle génération de jeunes semble avoir compris que sa réussite dépend en majeure partie de ses initiatives personnelles. Elle explore donc à fond les secteurs d’avenir tels que le numérique, l’artisanat, l’agro-alimentaire et l’industrie en suivant différentes formations. Pour l’accompagner dans cette lancée, le gouvernement a développé plusieurs programmes de formations ainsi que de nombreux partenariats privés-publics. Le but final est de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, tant au plan national qu’international.