Visiter un site vodoun, c’est bien plus que faire du tourisme culturel. Les fétiches ne sont pas de simples statuettes ou monceaux d’argile qu’il faut aller observer par curiosité. Un couvent vodoun est un espace sacré qui sert de connexion entre l’humain et le divin. Pour y pénétrer, il y a des codes, des règles à respecter. Voici 10 choses à savoir avant de visiter un temple vodoun au Bénin et partout ailleurs en Afrique de l’Ouest.
Se préparer en amont : la clé pour une visite réussie
Comme tout site touristique, les sites vodoun ont des horaires et des jours de visite. Renseignez-vous en amont afin de les respecter. En effet, certains moments de la journée sont consacrés aux libations et offrandes aux divinités. Bien souvent, ils sont exclusivement réservés aux adeptes et aux initiés.
Par ailleurs, il existe des lieux sacrés que vous ne pourrez visiter qu’après avoir subi une initiation sommaire. Il s’agit souvent d’un rituel de protection pour vous préserver du courroux de certaines divinités.
Renseignez-vous également sur les interdits et assurez-vous d’être en mesure de les respecter. Par exemple, une femme qui a ses menstruations ne peut pas visiter un site vodoun.
Visiter un site vodoun avec un guide : un moyen d’éviter tout dérapage
En raison du caractère sacré des lieux, il est préférable de visiter un site vodoun en compagnie d’un guide. En général, il s’agit d’un initié qui connait l’histoire du couvent, la signification des symboles, les interdits, etc. Il saura vous orienter vers les zones du sanctuaire accessibles au public. Il servira également d’intermédiaire et d’interprète entre vous, les adeptes et les prêtres vodoun.
S’habiller de façon décente : un signe de respect envers les dieux
Les adeptes et les prêtes sont généralement bienveillants envers les touristes. Néanmoins, il est recommandé de s’habiller décemment. Sur un site sacré ou dans un temple vodoun, le vêtement ne couvre pas uniquement la nudité. Il sert aussi symboliquement de barrière entre vous et l’invisible.
La couleur du vêtement a aussi son importance. Certaines teintes peuvent être interdites en fonction de la divinité présente. Par exemple, le rouge est proscrit au Village souterrain d’Agongointo-Zoungoudo, site qui abrite de nombreux autels vodoun. Privilégiez les tons neutres ou clairs.
Retirer ses chaussures sur le site : le respect de la sacralité des lieux
Si vous avez en projet de visiter un couvent vodoun, nous nous recommandons d’opter pour des chaussures de marche faciles à enfiler et à retirer. Vous serez emmené à les enlever avant de pénétrer sur le site, car un temple vodoun est un sanctuaire. Il est interdit de le fouler en étant chaussé.
Eviter de toucher aux objets : toute chose a une âme
Dans un temple vodoun, tout a une signification et une âme. Qu’il s’agisse d’une statuette, d’un masque, d’une pierre, d’un animal ou même d’un arbre, le caractère sacré est omniprésent. Vous devez impérativement éviter d’y toucher sans y être autorisé. Regardez attentivement, posez des questions, mais ne touchez à rien même si vous pensez que personne ne vous regarde. Les dieux eux, ont des yeux partout.
Les photos sont interdites : les sites vodoun sont enveloppés de mystère
Dans un couvent ou sur un site vodoun, certains éléments ne doivent pas être photographiés. Retenez qu’un grand mystère entoure les objets rituels. Certains d’entre eux ne sont pas censés être dévoilés au grand public.
Demandez à votre guide ou au prêtre du vodoun si vous pouvez prendre une photo. Si vous faites face à un refus, n’insistez pas. N’essayez pas de prendre discrètement une photo. Même si vous n’êtes pas superstitieux, vous pourriez capturer bien plus qu’une simple image.
Un site vodoun n’est pas un musée : adopter une attitude de vénération
Un temple vodoun n’est pas un musée, c’est lieu vivant habité par une ou plusieurs divinités invisibles. Adoptez une attitude respectueuse aussi longtemps que vous êtes sur le site : parlez peu, écoutez beaucoup, ne jetez pas de déchet au sol.
Les consignes à respecter peuvent varier d’un couvent à l’autre. Ne prenez donc aucune initiative sans en avoir demandé l’autorisation. En partant, remerciez le prêtre ou la prêtresse vodoun, les adeptes et aussi les ancêtres pour leur accueil.
Pas de préjugés religieux : le vodoun n’est pas le diable
Mettez vos préjugés religieux de côté. Le vodoun n’est pas le diable et le prêtre vodoun n’est pas un sorcier. C’est une croyance, une religion au même titre que le christianisme, l’islam, l’astrologie et l’ésotérisme.
En gardant l’esprit ouvert et en oubliant vos préjugés, vous pourriez découvrir certains mystères de la religion animiste et du panthéon vodoun. De nombreux cultes vodoun sont d’ailleurs issus d’un syncrétisme religieux.
Certaines scènes peuvent être déroutantes : l’essence même du vodoun
Impossible de visiter uns site vodoun sans être dérouté. Certaines scènes peuvent en effet troubler même les esprits les plus aguerris. Chants et danses rituels, transes chez les adeptes, présence d’animaux sacrifiés sur les autels, etc. Vous avez le droit d’être surpris voire choqué. Abstenez-vous toutefois d’émettre des commentaires désobligeants ou de vous moquer.
Préparer une offrande même symbolique : un signe de reconnaissance
Quelques pièces de monnaie, des friandises …, rien de bien onéreux. En apportant une offrande, vous montrez votre reconnaissance envers les adeptes et les dieux qui ont bien voulu partager un moment avec vous. Le prêtre vodoun prononcera certainement des prières de bénédictions en remerciements. Ces dernières pourraient porter des fruits assez rapidement.
Le Temple des Pythons à Ouidah, la basilique vaudou dédiée à Lissa, le site vaudou de Dancoli, le Musée vaudou Isébayé, etc. De nombreux sites et couvents vodoun sont ouverts au public au Bénin et en Afrique. Ces sanctuaires abritent une partie du patrimoine culturel africain. Ils doivent donc être traités avec une grande religiosité. Visiter un site vodoun est une expérience unique que vous devez vivre au moins une fois si l’occasion se présente.