Le statut d’entrepreneur est devenu très fréquent. Pour les débutants, cette voie est une garantie pour la richesse et l’indépendance. Autrement dit, c’est la garantie pour avoir sa « place au soleil ». Cependant, la réalité est tout autre !
Entrepreneuriat : des rêves vite estompés
Aujourd’hui facile d’accès, le monde des entrepreneurs est ouvert à tous. Cette situation est favorisée par le système de création d’entreprises mise en place par le gouvernement (APIEX). Il suffit d’avoir les documents requis et de remplir les formalités en ligne. Pour ce qui est des frais, ils sont à la portée de toutes les bourses, y compris celles des personnes sans emplois fixes.
Néanmoins, il faut un bon positionnement sur le marché pour que la nouvelle société puisse survivre. À partir de cet instant, les difficultés pointent leur nez. Bon nombre de jeunes entrepreneurs finissent par se rendre compte de la complexité de cet univers. Les démarches à faire et surtout la possession des actes fiscaux sont des éléments cruciaux.
En parlant de fiscalité, ce critère est celui qui pose le plus de problèmes. Il s’agit d’être en règle avec le service des impôts par rapport au paiement des acomptes et au dépôt du bilan. Ces deux éléments coûtent assez cher. Il faut donc avoir un portefeuille client assez solide et un chiffre d’affaires élevé pour s’acquitter aisément de ces devoirs.
Entrepreneur : la descente aux enfers après douze mois !
Selon le code fiscal, toute nouvelle entreprise est exonérée pendant sa première année d’exercice.
Ce qui permet aux entrepreneurs béninois légalement enregistrés d’avoir un niveau moyen de dépense. Pour ceux qui sont dans l’informel, cette période est celle durant laquelle les clients ont de l’engouement à recourir à eux.
Douze mois après la naissance de la firme, pour les premiers, les formalités fiscales s’ajoutent automatiquement. Ce qui signifie une hausse considérable des charges. Pour les seconds, ils doivent investir dans la recherche de prospects pour se maintenir à flot. Au vu de ces obstacles, les heures de travail augmentent, les nuits blanches s’enchaînent, et la déception s’installe.
Qu’en est-il des femmes mères-entrepreneures ?
Si les problèmes cités ci-dessus sont de magnitude 3 pour les hommes, alors ils sont de niveau 10 pour les femmes et mères. Cet ouragan, qu’est l’entrepreneuriat, n’épargne aucun aspect de leur vie.
Elles doivent en faire plus pour éviter l’échec professionnel ou la désintégration de leur vie sociale. Outre les obstacles classiques, elles doivent faire face à leur devoir de mère et d’épouse. Pire, elles sont, bien souvent, assujetties à des harcèlements sexuels de toute part.
La contrepartie ? Les marchés juteux leur seront acquis ! À cause de ce phénomène, les femmes engagées sur cette voie sont traitées de tous les noms.
Pourtant, une partie considérable des entrepreneurs à succès sont des femmes et mères au foyer. Cette réussite cache bien des frustrations, des insultes, et même des problèmes de ménages.
Elles n’en parlent pas parce que la société béninoise ne leur permet pas. Néanmoins, elles ont le mérite d’être fortes et d’avoir bravé toutes ces épreuves.
En somme, ouvrir une entreprise et la porter au firmament sont deux choses différentes. L’un est très facile tandis que l’autre pousse la quasi-totalité des nouvelles firmes à fermer. Par conséquent, n’entreprends pas qui veut, mais qui peut !