Le Bénin est un pays riche en culture et en traditions. Il est le berceau de nombreuses danses
traditionnelles qui racontent l’histoire, les croyances et les modes de vie de ses différentes
communautés ethniques. Retrouvez ici un aperçu de quelques danses traditionnelles qui illustrent la diversité et la richesse du patrimoine culturel béninois.
Le Tèkè
Le Tèkè est une danse que l’on retrouve dans les départements du Borgou et de l’Alibori. Cette danse est synonyme de prestance puisqu’elle s’exécute généralement au cours des cérémonies d’intronisation des rois dans l’aire culturelle Bariba. Le Tèkè se danse également lors de la fête culturelle de la Gaani. Elle se caractérise par des mouvements énergiques de mains et de pieds, effectués par des hommes. Ceux-ci sont généralement vêtus de longs pantalons bouffants et d’un chapeau, avec en mains un chasse-mouche d’un côté et un bâton de l’autre. De ce fait, le Tèkè est aussi appelé la danse du bâton.
Le Tipenti
Un peu plus loin, dans le nord du Bénin, on retrouve le Tipenti. C’est une danse traditionnelle exécutée par les peuples Otammari et Betamaribê. Ce sont généralement des cultivateurs et des paysans qui célèbrent la fin des travaux agricoles de mil et de sorgho. Les danseurs se coiffent d’un chapeau avec des bracelets autour des bras et des pieds. Ils tiennent également en mains des gongs qui produisent des effets de rythmes. Par ailleurs, les mouvements sont accompagnés d’une mélodie qui joue une flûte. Les mouvements sont dynamiques et gracieux.
Le Tchinkounmè
Cette danse est l’apanage des peuples des collines, plus particulièrement avec en tête de liste la ville de Savalou. Selon l’histoire, les origines du Tchinkounmè remontent à la fin du 18ᵉ siècle. Ce rythme funéraire dérivé du Zinli aurait été créé par Adisso un esclave affranchi à la cour royale d’Abomey. Ainsi, le Tchinkounmè est à la fois un genre musical et une danse traditionnelle. Il s’exporte un peu plus dans le sud du pays avec la modernisation des artistes tels que Alokpon et Stan Tohon (créateur du Tchink System). Pour exécuter le Tchinkounmè, tout le corps se met en mouvement. Bras et pied en symbiose, mouvements d’épaules et tremblement énergique de la poitrine.
Le Zinli
Si vous êtes originaire du sud du Bénin, vous connaissez sûrement le Zinli, cette danse gracieuse généralement synonyme de légèreté et de flexibilité. La danse Zinli ou Avi Zinli est originaire du royaume d’Abomey, ce qui lui confère un caractère royal et majestueux. À l’origine, cette danse était effectuée lors des cérémonies de funérailles : « Lissouzin ». « Li » qui veut dire tombe et « Zin » pour dire marmite ou jarre. La danse du Zinli représentait le passage du défunt de la terre à ces ancêtres et la victoire de l’amertume des éplorés. Loin de ses origines funestes, le Zinli est de nos jours une danse festive, que l’on retrouve dans des contextes plus joyeux. Les danseurs sont généralement vêtus de pagnes noués à la poitrine ou à la hanche.
Le Agbadja
Dans les départements du Mono et du Couffo, le Agbadja est la danse principale. Avant que ce rythme ne se pérennise au Bénin, il était exécuté par le peuple Ewé du Ghana. Les pêcheurs ghanéens se retrouvaient après chaque bonne partie de pêche pour célébrer la journée de travail. Le Agbadja s’est ensuite exporté avec la migration des pêcheurs ghanéens vers le Togo et le Bénin. Ils ont ainsi fait demeure dans les régions côtières du Bénin, notamment le Mono et le Couffo. Le Agbadja est exécutée avec un pagne au niveau de la hanche, un tee-shirt et une serviette dans le cou pour les hommes. Les femmes, quant à elles, nouent un pagne à la hanche et un autre à la poitrine. La danse se caractérise par des mouvements de l’épaule avec les omoplates qui se frôlent suivant un rythme relativement lent.
Le Massè Gohoun
Dans la région de l’Ouémé, c’est la danse Massè Gohoun qui fait mouvoir les corps. Cette danse est connue pour le dynamisme qu’elle requiert. Le Massè Gohoun n’a pas d’histoire particulièrement. On retient juste qu’elle fut inspirée par des scènes du quotidien. Cette danse a été par la suite vulgarisée avec les chansons du célèbre artiste Yédénou Adjahoui.
Pour danser le Massè Gohoun, les bras sont ramenés vers la poitrine et il faut secouer les épaules fortement tout en se courbant. Les rythmes et les danses font partie intégrante de la culture béninoise. Du nord au sud, on retrouve différentes manières de danser et chaque danse joue un rôle crucial dans la préservation et la transmission du patrimoine culturel. Célébrons la beauté de ces traditions vivantes!